"L'apparence n'est rien, c'est au fond du coeur qu'est la plaie" Euripide

mardi 13 février 2018

1


Mes idées noires à enfermer dans des boites de pandore
Ne jamais les ouvrir sous peine de pleurer sur mon sort
Je hais la tyrannie de ton regard qui mperce à jour
Dans les méandres de l'amour ne se trouve pas ton visage
Mais ptetre qu'un jour dans mon couchage on sra repartis pour un tour
Du Ricard dans l’œsophage, que des impasses sur notre carrefour
Sur le moment j'avais pas la conscience pour éviter tous ces problèmes
En chassant les licornes jsuis tombée sur ta démence
A vouloir la bohème j'ai hérité de nos persévérances ingrates
Dans les délires de la romance qu'jai voulu voir en grand format
A Amsterdam, dans la violence d'une terrible gueule de bois
Ma tête essaie de se dévisser de mon corps
Quand j'passe mes soirées sous alcool avec des gens que j'connais pas
Mon thorax est plein de goudron, tout est normal   dans le coeur de plomb
contre poids plumes la tête en ruine comme des pauvres cons 
J'ai fui ton ombre et le bitume sous la lune dans le vallon



A m'en mordre les dents j'te regarde tout foutre en l'air
J'voulais partager le silence mais j'ai fini dans la galère
Avec ton air qui parle pour toi et ton sourire qui me retourne
Je te souhaite dans ta déroute de npas trop égarer tes pas
A la respiration près je comprenais presque tout
Parler d'amour comme d'un secret dans l'insolence des beaux jours
Autour de ton cou ton collier que j'ai cassé en l'arrachant
Autant de larmes versées comme autant de gouttes de sang
Nous n'irons plus jamais ou tu m'as dit ta gueule
Et sans que je le veuille les jours retrouvent leur clarté
S'il faut que tu reviennes s'il te plait reste sur le seuil
Car dans mes jours de deuil il n'y a pas de place pour t'héberger
Je pars pour une vie meilleure et parfois je t'en remercie
T'as tout retourné dans ma vie comme un mauvais déménageur
Tu m'as montré l'ailleurs, cette terre qui me délivre
Ne pas garder la douleur c'est ca qui me rendra libre.
















dimanche 11 février 2018

J'aurai voulu

J'aurais voulu être comme toi, souriant et plein d'indifférence
Ne pas laisser parler mes sens, tout le temps me mettre en émoi
Et puis j'ai pris très tôt les voies qui mènent à l'accoutumance
Sans le savoir en ton absence j'ai effacé toutes traces de toi
J'ai cessé d'suivre tes pas qui m’entraînaient vers la tristesse
Et tous les soirs dans l'ivresse je jure que j'me retournerai pas
Dans le fracas de nos averses et l'unisson des cœurs qui battent
Je ne cède pas à la paresse et à l'incertitude qui m'écrasent
Plus jamais ton souffle dans la nuit ne m'empêchera de dormir
Plus jamais je ne me réveillerai le matin en entendant ton rire
Dans mes peintures du petit jour je te raconterai ma nouvelle vie
Celle ou j'ai fait le choix entre l'amour et l'avenir
A la folie de nos jeunesses qui sont teintées de bonheur
A ta douleur je répondrai qu'il n'y a de chagrins qui ne meure
Dans l'harmonie de la détresse j'essaie d'occulter la peur
A toi et à tes maladresses, il n'est de passion qui ne meure


Dans mes peintures du petit jour j'te raconterai ma nouvelle vie
Celle ou j'ai fait le choix entre l'amour et l'avenir


J'aurai voulu que tu viennes marcher avec moi dans mes voyages,
Pendant qu'j'préparais mon paquetage, toi tu buvais des bières
Et on ne se quitte pas fiers, blindés par tout ce qui ne va pas
A nos grandes joies d'hier et à nos cœurs prêts au combat
On s'est perdus, j'ssais plus à quel moment,
j'étais en haut d'un volcan et toi encore avec ta bière,
Dans ce grand silence accablant on a le cœur en bandoulière
On a vécu comme des princes maintenant c'est la redescente
Y a pas de château entre mes reins, pas plus que d'étoiles filantes
Si jamais le cœur te manque, pense à moi dans les bons jours
Ceux ou on faisait l'amour en planant avec des plantes
Je pense à ces romans que j'ai jamais pris le temps de t'écrire
A nos magnifiques sourires qui brillaient dans le mauvais temps
Aux remords accablants qui ponctuent nos égarements
A nos longues nuits sous la tente à parler de futur aux quatre vents
A nos dix huit printemps.

Dans mes peintures du petit jours, j'te raconterai ma nouvelle vie
Celle ou j'ai fait le choix entre l'amour et l'avenir











Indestructible



J'en ai marre d'être triste. J'en ai marre de savoir pertinemment que personne ne viendra me sortir de cette tristesse mais de continuer à chercher quand même. C'est cet espoir ténu qui refuse de crever qui continue à m'envoyer violemment dans les murs. J'en ai marre d'attendre que ca aille mieux. Dépressive à vie. C'est le verdict. Vers ou tu veux aller une fois que tu as compris que la tristesse te traquerait jusqu'à la fin de tes jours ? J'en ai presque marre aussi de ces moments de bonheur éclatants qui redorent tous les événements de merde passés,qui redonnent un semblant de sens à cette histoire. Alors que ça n'a aucun sens. Depuis le début. J'en ai marre de suer sang et eau pour être moi même à tout prix. J'en ai marre de que ce soit si infâme d'être dans ma peau en ce moment. J'en ai marre de ne pas comprendre les gens et leurs petits bonheurs. J'en ai marre de me sentir seule tout le temps et de me saouler la gueule tous les soirs pour me permettre de parler à des gens à qui je n'aurai jamais l'audace de raconter ne serait-ce qu'un cinquième de ce que je suis. Personne n'a vraiment l'air de comprendre. Je suis triste et j'ai l'impression que j'ai presque oublié ce que c'était de ne pas être triste comme ça.
Et pourtant je rigole encore. Pourtant je sors encore de mon lit quand la vie frappe au carreau pour venir me chercher. J'ai en moi cet indestructible espoir qui refuse de crever. Ce besoin d'aller marcher dans la montagne, de sourire à d'autres êtres humains, de sentir la fièvre dans le sang. Je continue à croire que coute que coute je ferai quelque chose de ma vie et qu'un jour tout ira mieux alors que je n'y crois plus vraiment depuis longtemps. Je sais désormais qu'il n'y a pas de limites à la souffrance qu'on puisse endurer mais il n'y a pas de limites au bonheur non plus. La vie vacille et tressaute entre ces deux extrêmes impalpables.

Le rire de Aurélia est rassurant dans la nuit. Vingt-deux heures trente, il n'est pas tard mais la lassitude est là. Je suis à ramasser à la petite cuillère mais je pensais que ce serait pire. Entre gouttes d'eau et hématomes, tout se traîne dans un vacarme épuisant. A quel point j'ai envie de faire disparaître certaines choses de ma vie ? 
Seule et personne à qui faire la gueule. A fixer le mur de cette chambre que j'ai fait de mes propres mains et que personne ne viendra partager. Mais je connaissais le prix de la liberté. L'indépendance présente sa fiche de frais.  Mais tant que j'ai un doudou à serrer à m'en faire mal aux mains, un grinder plein et un sourire qui transperce toujours, est ce qu'il peut vraiment m'arriver quelque chose ? Cette infâme douleur, je vais m'y habituer au bout d'un moment. Alors, il n'y aura plus que moi. Et les montagnes de choses qu'il me reste à accomplir. Trouver des gens pour remplir ma chambre, sourire encore à s'en décrocher la mâchoire, faire des projets sur la lune et aimer à en garder la raison. Peut-être qu'à un moment ce sera tellement bien que je regarderai cette période triste de ma vie en me disant que ça valait le coup. En attendant je me mors les dents. J'ai franchis la ligne qui me séparait de mon avenir, et même si c'est dur, pour rien au monde aujourd'hui je ne voudrais revenir sur mes pas.


samedi 7 octobre 2017

Lâcher prise



"Après, si il faut que tu le fasses tu le feras. Tu me raconteras ce que ça fait, d'avoir lâché prise."

Tu voulais que je te raconte ce que ça fait de lâcher prise, enfin, disons le, de baisser les bras, d'abandonner. Il me serait difficile de te regarder dans les yeux et de te dire tout ça.
J'ai fumé, pour la première fois depuis 6 mois.
Je n'essaierai pas de te dire que je regrette. Je ne dirai pas non plus que c'était la bonne chose à faire.

Je veux seulement raconter.

La sensation est physique. Je suis engourdie, ralentie, légère. Je suis soulagée. Mon sens du toucher est sur-développé. Ma vue se trouble et mon ouïe devient sélective. Je n'entends plus les autres, ni le reste. Mes déplacements sont lents et réfléchis. Je suis seule au milieu des autres.

Sais tu qui sont ces autres ? Moi non plus. Je vis au milieu d'inconnus. Ne connais pas mon propre visage, qui change tous les jours.

Tout est doux et tranchant.

Je suis absente et mille fois plus présente.

Je ne rigole pas mais j'ai le sentiment de tout comprendre.

Et je t'écris; sur le papier mon stylo est épileptique. Tu ne pourras jamais voir ça de tes yeux, cette envie énorme de tout, Tout raconter. J'écris pour la première fois depuis six mois.

Ce pet, c'était la chose la plus rassurante que j'ai vécu pendant ces six mois. D'une certaine manière, ça m'a confirmé que j'avais bien fait d'arrêter.

Quand je suis partie, personne ne m'a dit au revoir. J'étais invisible. Comme avant d'arrêter de fumer. Comme après.

Ce pet m'a conforté dans l'idée que je n'étais juste pas à la bonne place. Je ne me sens pas bien. Mais ce n'est pas du à une substance chimique ou à une position géographique.

C'est quelque chose en moi qui est cassé.

Et il convient vivement de le réparer.



samedi 24 juin 2017

Ma putain de carte Pastel





Hier j'ai retrouvé ma carte Pastel. Ca faisait un an que je la cherchais, pour prendre les transports à Toulouse, ma putain de carte Pastel. J'ai du en payer des tickets de métro parce que je ne la trouvais pas et que j'avais la flemme d'en refaire une. J'avais abandonné mes recherches depuis un certain temps, je ne m'y attendais plus, je pensais que c'était fini, ça m'a fait un choc de la voir, petit carton bleu dans un étui plastique épais, avec une photo dessus, une photo de ma tête d'il y a trois ans, quand j'ai fait faire ma carte Pastel.
C'est en cherchant autre chose, car c'est toujours comme cela que les histoires commencent que je l'ai trouvée tout au fond d'un grand tiroir à Versailles, avec plein d'autres choses que j'avais oubliée depuis longtemps également. Il y avait dans ce tiroir une dizaine de dossiers de toutes les couleurs avec écrit en gros dessus « Important » et que je n'avais pas touché depuis des années. Je ne me souviens plus ce qui peut être si important dans ces dossiers. Il y avait aussi du maquillage, je pensais que j'avais tout jeté ; depuis le temps. Des mots d'anniversaire de ma grand mère, des dessins d'enfants, des vieux contrats de travail, des cartes de Barcelone, de Sanary-sur-Mer, de Rome. Des brochures d'endroits ou j'aurais voulu mais ou finalement j'ai jamais foutu les pieds. Des feutres fins et des Posca, de quand je passais mes journées à dessiner. Et tout un tas de conneries dont je ne savais pas vraiment quoi faire mais que je n'avais pas voulu jeter : des pierres de volcans, des sachets de thé, des crins de cheval, des autocollants, des bouts de papiers...
Qui a mis tout ça dedans ? Est ce que c'est moi qui ai tout entassé et fermé le tiroir très vite, pour cacher ma carte Pastel en dessous et ne jamais me rappeler ou elle était ? Est ce que c'est ma grand mère qui a voulu m'aider à ranger et qui s'est un peu plantée ? Est ce juste le temps qui s'est chargé de réunir tous ces objets dont je suis le seul lien, de les mélanger et de les vider de sens ?

J'aurais pu t'appeler avec un accent de triomphe dans la voix pour te dire que ça y est j'avais retrouvé ma putain de carte Pastel et que j'allais à nouveau pouvoir prendre le bus pour quedalle, mais je l'ai pas fait. J'avais pas envie de t'appeler et puis je me sentais pas du tout triomphante. Je me sentais triste, dans les roses, avec le sentiment d'avoir encore raté quelque chose. Avec ma putain de carte Pastel dans la main et une grosse boule dans la gorge je me demandais pourquoi j'étais à Versailles, parce que ma carte Pastel ne me servait strictement à rien ici, à part à craner devant les gens et à dire « ouais moi j'ai une carte Pastel » mais à Versailles les gens s'en foutent, ils ne savent même pas ce que c'est. Je me suis demandée quand est ce que j'allais pouvoir rentrer à Toulouse pour m'en servir de ma putain de carte Pastel, et je n'ai pas trouvé de réponse, ça m'a donné envie de pleurer. Je me suis dit que c'était bien la peine d'avoir une carte Pastel si c'était pour ne pas s'en servir quand on en avait besoin, et de la retrouver une fois qu'elle était complètement inutile.

Je me suis rendu compte qu'avoir une carte Pastel soulevait beaucoup de questions auxquelles je n'aurais jamais pensé et était accompagné d'un sentiment de peur très vif. Cette peur, que j'avais cru vaincue, piétinée, écrasée, détruite par la force de mon intelligence et de mon courage, la peur de perdre, la peur d'être seule, la peur d'échouer, la peur d'avoir tort, la peur de souffrir, la peur d'être malheureuse, la peur, quoi, et bien cette peur n'avait jamais disparue. La peur était depuis tout ce temps cachée dans le fond d'un tiroir à Versailles à côté de ma putain de carte Pastel. 



dimanche 28 mai 2017

Fils de connard

Fils de connard.
Je ne sais pas trop ce que je ressens. J'ai l'impression que mon sang a cessé de couler à travers mes veines, que mon coeur a cessé de pomper un instant. Je descend de la voiture, je lache "bonne journée", je prends mon sac à dos et je claque la porte.
Gros fils de connard.
Quand la main s'est posée sur le haut de ma cuisse, la réaction a été épidermique. J'ai pris la main et je l'ai balancée loin de moi. La main est revenue. J'ai gueulé "non!".
Le propriétaire de la main a dit : "allez quoi ! on peut s'envoyer en l'air."
Je suis complètement incrédule. Je ne peux pas croire que ça se passe comme ça, que c'est en train de se passer.
J'ai répété : "non", plus fort. J'ai joint mes mains et les ai posé sur mes genoux.
"Mais ça va, allez, on est bien, j'ai envie moi. T'es bonne."
Je ne bouge pas, je ne dis rien, mais tout mon corps est en alerte.
"Pff ok, mais bon faut me comprendre, c'est tentant. Faut pas se vexer pour ça hein. "
Fils de connard.
"C'est tentant quand même."

Je sors de la voiture.
J'ai rien putain.
J'ai rien, j'ai rien, j'ai rien. Il ne m'a rien fait.
Mon sang recommence à traverser mon corps par à-coups.

Mille pensées me viennent. Qu'est ce que j'aurais du faire ? Je ne l'ai pas insulté. Je ne pense pas que ça aurait changé les choses. Je n'ai pas essayé de lui faire la leçon. Je pense que quand on a cinquante balais passé on SAIT que ce n'est pas une chose à faire de toucher une fille sans lui demander quand vous êtes tous les deux seuls dans une voiture qui roule à 90 km/h. Je pense que tout le monde le sait en fait. C'est juste qu'il s'en fout, c'est pas possible autrement. Je ne vais pas essayer de l'éduquer, de lui expliquer pourquoi c'est mal. Je ne lui ai pas dit ce que je ressentais. Je ne lui ai pas dit que je me sentais humiliée, incomprise et en danger. Je n'ai pas fait un scandale, je n'ai pas crié, J'étais en colère, mais surtout j'avais peur.
 J'ai juste dit non. J'ai été claire. J'ai gardé mon calme, j'ai dit non et je suis sortie de la voiture dés que j'ai pu. Qu'est ce que j'aurais du faire ? A mes yeux, après avoir revécu cette scène de nombreuses fois dans ma tête, je ne vois pas. Et pourtant j'aurais voulu faire plus. Ne pas laisser passer. Ne pas être silencieuse. J'ai crains pour ma sécurité, j'ai eu peur d'envenimer les choses.
Je n'ai rien dit. Je n'ai pas demandé ce qu'il se passait dans la tête de cette personne pour croire que j'avais envie de coucher avec un mec qui a l'age de mon père que j'avais rencontré cinq minutes plus tôt sur la nationale entre Rodez et Albi. Je n'ai pas demandé qu'est ce qui avait pu lui mettre l'idée en tête que toucher comme ça le corps d'une fille à laquelle on a dit trois mots dans une voiture qui roule à toute vitesse c'était bien.
Je ne lui ai pas envoyé une grande gifle dans sa sale gueule de fils de connard.
Qu'est ce que j'aurais du faire ?

Et puis : qu'est ce qui se serait passé si il avait insisté ?


J'ai repensé à tous les gens qui disent que le féminisme en France c'est abusé, que la condition de la femme va très bien et que faut pas déconner. J'ai pensé qu'on vivait dans un pays, dans un monde ou on pouvait toucher une fille dans une situation de faiblesse démesurée et qu'il ne se passerait rien parce qu'il ne pouvait rien se passer. J'ai pensé que beaucoup d'hommes ne ressentirais jamais la peur physique et intense de sentir un autre corps rentrer dans le sien de force.

J'ai pensé que j'avais beaucoup de chance.
Et que j'étais terrifiée.







lundi 15 mai 2017

Partager le silence





"Et vivre à la belle étoile avec la femme que l'on aime est de toutes les vies la plus totale et la plus libre." Stevenson 

 Dans les rues froides, c'est l'hiver, non c'est le mois de mai, et qu'importe après tout ? si la vie n'est qu'un enchaînement de jours sans toi, si les seuls à me juger seront des dieux qui n'existent pas. Je ne t'en veux pas pour ton silence, je ne t'en veux pour rien. Le silence c'est ne pas laisser les mots tout détruire et à la fois c'est se convaincre soi même. Etre seule, écouter le silence, ça m'a terrifié pendant longtemps, aujourd'hui c'est une nécessité. J'ai besoin d'être seule comme j'ai besoin de dormir. Mais ce que je voulais t'expliquer, c'est qu'on pouvait partager le silence. Est ce que je m'accroche à une vieille idée ? Je te propose de partager le silence avec moi.

Je veux réussir à décrire ce sentiment avec des mots exacts, précis, être capable d'expliquer ce qui se passe à la respiration près. Partager ce sanglot de bonheur, qui roule à l'intérieur de mon ventre la pointe de sel qui me transperce l'oeil, la canine qui cloue le coin mes lèvres dans un vif entêtement. C'est plus fort que tellement de choses, c'est tellement fort que si on m'avait dit que ça existait, j'aurais rigolé, ou je me serais mise à pleurer, ou à insulter mon interlocuteur. C'est un bruit sourd à l'arrière de la nuque, point de départ de la moindre de mes sensations, un bruit sourd obsédant et toujours présent. C'est mes tatouages sur les poignets, l'aiguille qui raconte, sans les mots, juste tout le reste, absolument tout. Le silence que je te propose, c'est la vérité la plus précise du monde, de celle qui ne se trahit pas. Un silence qui dénoue, pose tout à plat et donne du sens, explique, ne juge pas. Un silence qui est aussi grand que combien l'on est capable d'aimer.

Partager ce silence, avec toi, qui connait la part de moi que j'élude par peur de la rencontrer au détour d'un chemin, qui respecte le moindre de mes mouvements au point de me voir disparaître par instants, c'est atteindre la forme de solitude la plus parfaite qui soit; seule avec toi c'est être seule avec moi en entier.





jeudi 30 mars 2017

Marcher



J'ai l'impression que si je m'arrête de marcher, je vais crever instantanément. Marcher, pour rien, vers rien, marcher comme ça, sans s'arrêter, sans regarder les paysages, forcer mon corps à m'obéir et m'émouvoir de tout ce que celui ci est capable d'accomplir alors que mon âme ploie sous la tristesse et l'incertitude. Impossible de savoir ce que je veux faire, impossible d'avoir la conviction que la décision horrible que je prends aujourd'hui me permettra de construire un meilleur demain. Chaque pas, par contre, chaque putain de pas est ardemment désiré, c'est moi qui décide, un pied devant l'autre et voilà, je marche, et l'air de rien, j'avance vers ce lendemain résolument, puisque, de toute façon, il n'y a pas le choix. Marcher, bien sur, c'est pas forcément avancer, mais c'est mieux que rien, mieux que rester là, à regarder ce que j'ai construit de mes mains pourrir et me tomber dessus, me fracturer le crane. Alors, je marcherai, aujourd'hui, demain, jusqu'à en avoir mal aux genoux, jusqu'à ce que mes pieds saignent, jusqu'à être capable de ne pas crever si je m'arrête.






lundi 13 mars 2017

Les murs blancs




J'ai balayé mon passé en ouvrant cette porte et en tombant nez à nez avec ces murs blancs. J'ai compris que les lieux aussi s'attachent aux personnes et qu'il ne faut pas les laisser seuls trop longtemps, mais c'était trop tard car j'avais juste ces murs blancs devant moi. Pendant quelques minutes j'ai eu beaucoup de mal à retrouver mes esprits. A comprendre qu'il n'y avait plus aucun lieu au monde que je pouvais appeler "chez moi". Que les murs que je considérais comme tels avaient fait le choix du vide et que je ne pouvais pas leur en vouloir, déjà parce que j'avais décidé de ne plus jamais en vouloir à personne, et ensuite parce que je comprenais le besoin de vide. C'est comme ça qu'on essaie d'oublier l'absence, supprimant tout ce qui rappelle la présence. Les murs blancs, ce n'est plus mon absence, c'est l'absence tout court.
Je suis revenue pour retrouver cet endroit, et je ne le retrouverai plus jamais. Je ne suis pas triste car j'ai aussi décidé de ne plus jamais être triste. Je me sens extrêmement libre au point que c'en est presque indécent. Je ne peux pas vivre entre des murs blancs. Je ne peux pas vivre dans l'oubli de mon absence. Maintenant que je ne vis plus ici, je peux vivre partout. Je vis de toute ma présence, peu importe ou je suis, peu importe le blanc des murs, je me souviens de tout.





jeudi 24 novembre 2016

Bon vent




J'ai trouvé la liberté dans les crins d'un cheval qui virevoltaient dans le grand galop me portant à travers les Cévennes.

J'ai trouvé quelques minutes de paix en haut de montagnes démesurées dont l’ascension douloureuse valait bien plus de mille fois la vue que j'y ai trouvé.

J'ai trouvé tant d'amour et de rires au fil de tous mes séjours avec des enfants, au rythme des jeux, des rires et des découvertes.

J'ai trouvé des amis et des personnes tellement incroyables que parfois j'ai encore du mal à croire à tous ces souvenirs hautement riches en couleurs et en aventures.

J'ai trouvé de la bienveillance partout ou j'ai eu l'occasion d'aller, le plus souvent sans même la rechercher.

Peu importe la désapprobation, empreinte d'amour et d'inquiétude, probablement, de ma famille, car je n'aurai de cesse de leur expliquer que je m'enrichis de ces expériences et pas de l'argent qui gouverne leur vie en grande partie.

Que tous les dangers m'attendent au seuil de ma porte, alors autant les braver heureux et libre.

Peu importe la peur qui tente de m'étreindre quotidiennement, l'incertitude de mes lendemains, le vieux syndrome d’échec si bien connu depuis toutes ces années qui ne me lâche pas et refait surface systématiquement à chaque difficulté.

Peu importe toutes les désillusions, les faux pas, les moments de perdition et les peines.

Désormais j'attrape ma peur et la berce au creux de moi en lui intimant avec indulgence de se calmer. Je n'ai aucun cas de conscience ni aucune difficulté à aller chercher de l'aide quand j'en ai besoin, et j'en ai eu souvent tellement besoin

J'accepte le contrat qui me mène à l'autonomie et au savoir avec son lot de tristesses et de renoncement. Je ne sais avec certitude ce qu'est le bonheur mais je pense pouvoir affirmer que je m'oriente vers lui, à tâtons et avec acharnement.

Les séparations sont terriblement difficiles mais certaines retrouvailles sont une des plus belles choses qu'il m'ait été donné de vivre.

Je suis partie il y a longtemps, mais la différence est qu'aujourd'hui je ne fuis plus. Je me construit, brique après brique, et je souhaite du plus profond de moi même, ne jamais cesser d'apprendre.



"Et à ceux qui mettent les voiles, car ils savent qu'ils ont quelque chose à découvrir au delà de l'horizon, on peut seulement leur dire "Bon vent" "


samedi 1 octobre 2016

ébriété





j'en attendais pas moins de toi
Ça peut être positif ou négatif selon la manière dont s'est dit
J'aurais raté ça pour rien au monde
j'avais sans doute trop bu
mais je ne voulais pas le réveiller
de son profond sommeil

J'en attendais pas moins de toi
c'est dur de comprendre que tu as compris
si je ne comprends pas moi même
je pars
je pars pour toujours ou presque
Six mois
une infinitude

Six heures du matin
Je suis épuisée
et je n'ai pas avancée dans ma compréhension de quoi que ce soit
Rien compris
Tant pis


Et toutes les photos sur les murs que je ne pourrai pas emmener quand je serai partie
C'est bien il faut s'en foutre
Ne pense qu'à toi ça ira bien
Je suis épuisée
et je ne dors pas
je compte les jours


Vas t'allonger
quand bien même tu ne dormiras pas
et le bruit de sifflet dans la tête
mais pas question de le réveiller
lui qui dors loin du chaos
utopiquement
comme si ça allait aller mieux demain
tant qu'il y croit
je ne peux pas
le réveiller


Je pars,
Si je le dis à tout le monde c'est pour y croire moi même
Je pars
J'ai mon billet
Je pars, loin de lui
loin d'eux
je pars toute seule
Oui jai de la chance, oui youpi
La peur  me paralyse mais bravo
Allons y
Allons voir ce qui se passera
Quand je partirai enfin


Je pars et je ne dis rien
a part que vous allez me manquer
que j'ai tellement d'amis qui vont me manquer
Mais je ne le dis pas vraiment
ils sont juste là
et ils disent qu'ils sont contents pour moi
cest ca les amis
et sans doute que quand je reviendrai ils seront toujours là
les amis


je pars
et je suis terrorisée
d'aller aussi loin des gens que j'aime
mais je pars quand même


dimanche 18 septembre 2016

Paris la pluie




Six heures de train
Et Paris, la pluie
Le Ricard, trois quarante
Antonin aux platines
La musique qui effleure
Le clic clac des photos
qui se souviendront pour nous
De ce jour ou
je suis là
Tu souris
Je me rappelle très bien
Pourquoi je suis partie
Paris, la pluie
La musique, 
j'y comprends rien
Je danse pas
Envie de rien
Sauf de te voire sourire 
encore. 

Paris, la pluie,
La vodka, huit cinquante
Et la nuit détrempée
Chaussures léopard
Glissant sur les pavés
Poule mouillée
Qui vole pas
Poule plumée, elle a froid
Pas faite pour vivre ici
Dans la violence de tes sourires
Toi tes yeux ta musique
Moi ma fuite 
et mon amour
et toute ma vie
Paris, la pluie
Je me rappelle très bien
Pourquoi je suis partie.